Lamaison d’arrêt compte actuellement 1679 détenus pour 1603 places, soit un taux d’occupation de 115%. “Il y a évidemment des conditions de détention qui restent très difficiles. leconseil d’état estime que les demandes de la sfoip tendant à ce qu’il soit enjoint au ministre de la justice de prescrire la réalisation de travaux lourds au sein de la maison d’arrêt de fresnes, d’allouer des moyens supplémentaires aux services judiciaires et pénitentiaires afin de développer l’offre d’activités proposées aux détenus, ou lavisite a permis de mettre en évidence de nombreux points positifs: - des conditions de détention très au-dessus de celles du grand-quartier avec des locaux dans un bien meilleu état d’entetien et de popeté, une excellente fluidité dans le fonctionnement de la surveillance, mais inévitablement du fait de la structure en coursive un fort niveau Étatdes lieux de la maison d'arrêt des hommes de Fresnes. « Une journée classique à Fresnes c’est : deux repas chauds, deux promenades dans une cage et des remarques des disputes avec des surveillants qui souhaitent mettre toutes leurs frustrations et leur mal-être sur les détenus. Les cris, les bruits de clés, de portes toute la Accueildes Familles de Fresnes (ADEFA) Ses missions L’« accueil des familles » reçoit tous les jours du lundi au vendredi de 13h à 17h, et le samedi de 8h à 12h et de 13h à 17h, les familles en attente de parloirs. 1. Les permanences d’accueil se font avec deux à trois bénévoles, selon les jours. Le samedi, deux équipes 8Kjpb. Ce site web utilise des cookies. Des traceurs, les cookies, sont déposés par GEPSA sur votre terminal et/ou lus depuis celui-ci lors de la consultation de notre site. Leur utilisation est nécessaire à l’utilisation du site internet et ne requièrent pas le recueil de votre consentement. Ils nous permettent * De collecter des métriques internes relatives à l’activité de l’utilisateur afin d’améliorer son expérience de navigation cookies tk_ai », conservé le temps de votre session,* D’enregistrer vos préférences de gestion en matière de cookies cookies wpca_cc » et wpca_consent», conservés durant 13 mois. Nous vous invitons à cliquer ici si vous souhaitez obtenir plus d’information au sujet des cookies utilisés par notre site. Vous êtes informez que vous avez la possibilité d’exercer vos droits en consultant notre rubrique Protection des données personnelles ». M le mag Coronavirus et pandémie de Covid-19 En prison, la situation est explosive entre prisonniers et surveillants. Les mesures de distanciation mises en place pour éviter la transmission du coronavirus sont impossibles à appliquer et le tarissement des colis venus de l’extérieur accroît les tensions. Article réservé aux abonnés Tarek le prénom a été modifié, incarcéré pour une affaire de banditisme, vient de prendre cinq ans. A 23 ans, il est en détention à Fresnes Va-de-Marne depuis six mois. L’une des prisons les plus vétustes de France, totalement surpeuplée. Près de 2 200 détenus s’y entassent, pour 1 700 places disponibles. En quelques jours, la maison d’arrêt est devenue le plus important cluster » pénitentiaire du pays c’est là qu’était détenu Mohamed M., 74 ans, le premier prisonnier mort du Covid-19, le 16 mars, deux jours avant le début du confinement officiel en prison, qui prive les prisonniers de toute visite extérieure. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Coronavirus les prisons coupées du monde, les détenus privés de parloirs Depuis, au moins huit autres cas ont été diagnostiqués dans l’établissement. Parmi eux, une infirmière, puis sa collègue, la directrice des ressources humaines, deux autres agents, au moins deux détenus… Une centaine de prisonniers sont actuellement confinés dans un étage du bâtiment, et les surveillants qui les ont côtoyés sont placés en quatorzaine. Lorsqu’il sort de cellule, Tarek côtoie probablement Erwan le prénom a été changé, l’un des ­surveillants, en poste depuis trois ans à Fresnes. Fatigué, ce père de famille de 32 ans enchaîne les heures supplémentaires pour remplacer ses nombreux collègues qui sont en arrêt maladie. Ça commence à se tendre, ça se pousse avec les surveillants, ça commence à se manquer de respect. En promenade, ça parle de choper un maton, de prendre les clés et d’ouvrir les cellules. » Tarek, un détenu Des deux côtés, les nerfs sont à vif. Depuis l’annonce ­officielle du confinement en milieu carcéral, le 18 mars, des prisonniers accusent les agents, qui viennent de l’extérieur, de propager le virus dans l’établissement. Ça commence à se tendre, ça se pousse avec les surveillants, ça commence à se manquer de respect, constate Tarek. En promenade, ça parle de choper un maton, de prendre les clés et d’ouvrir les cellules. » Des ­fantasmes d’émeutes, comme en Italie, où dix prisonniers ont trouvé la mort il y a deux semaines… Lire aussi Article réservé à nos abonnés Coronavirus les prisons se vident partiellement pour protéger les détenus Mais ce n’est pas ce qui inquiète le plus Erwan. Si certains de ses collègues ont un masque, lui n’en a pas et ne dispose que d’une paire de gants pour la journée, alors qu’il palpe et menotte cinquante détenus quotidiennement ». Les règles de distanciation sociale sont évidemment inapplicables derrière les barreaux En promenade, on a trente mecs qui tournent dans 25 mètres carrés, ils se touchent, on se touche tous. » Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Le permis de visite en prison est un document administratif officiel qui permet au proche d'une personne détenue de lui rendre visite sur le lieu de sa détention Article D403 et suivants du Code de procédure pénale. La procédure pour obtenir cette autorisation n'est pas la même selon qu'il s'agisse d'une personne prévenue en détention provisoire dans l'attente de son jugement définitif ou d'une personne condamnée en dernier ressort par la justice. Le permis peut être accordé pour un nombre limité de visites ou de façon permanente. Dans tous les cas, il est délivré nominativement et strictement à titre personnel, il ne peut être ni prêté ni cédé. Les mineurs doivent également être titulaires d'un permis de visite pour se rendre au sein de l'établissement pénitentiaire. Après réservation, la visite se déroulera dans un parloir cabine ou une salle commune selon les structures. Des mesures de protection et de séparation de corps peuvent être prises en cas de danger, de prescription du juge, de sanction disciplinaire ou à la demande du visiteur ou du détenu. Les mineurs de moins de 16 ans doivent être accompagnés d'une personne majeure titulaire d'un permis et d'une autorisation parentale. Les mineurs de plus de 16 ans peuvent venir seuls, mais avec l'accord écrit de leur responsable et uniquement pour rencontrer un parent. Note les autorités compétentes peuvent diligenter une enquête sur la personne qui fait la demande de permis. Comment demander un permis pour un prévenu ? Seul un magistrat est habilité à délivrer un permis de visite pour une personne prévenue. Si l'affaire est encore en première instance, il faut s'adresser au juge d'instruction qui en est saisi ou au procureur de la République. En appel, ce sera au procureur général de la Cour d'appel. Le magistrat peut refuser la délivrance du permis à la personne qui en fait la demande, mais à partir d'un mois de détention provisoire, le refus doit être expressément motivé. Le nombre de visites est limité à 3 par semaine et les familles sont toujours prioritaires. Comment demander un permis pour un détenu condamné ? Pour une personne condamnée définitivement par la justice, la demande doit être formulée directement auprès du chef de l'établissement pénitentiaire du lieu de détention qui pourra la refuser s'il estime que le maintien de la sécurité et du bon ordre de la prison est compromis. Toutefois, il sera possible de contester le refus avec un recours hiérarchique auprès du directeur régional de l'administration pénitentiaire, puis par une action contentieuse au tribunal administratif. Le permis peut aussi être accordé à des personnes n'appartenant pas au cercle familial, si elles peuvent contribuer à la réinsertion sociale ou professionnelle du prisonnier. Le condamné a le droit à au moins une visite par semaine. Des exemples de lettre à adapter Pour vous aider dans vos démarches, nous vous proposons ci-dessous à titre d'information uniquement deux modèles de lettre pour obtenir un droit de visite selon le type d'incarcération préventive ou définitive. Vous n'oublierez pas de joindre à votre demande une photocopie de votre pièce d'identité, 2 photos d'identité conformes, un justificatif de parenté avec le détenu, ainsi qu'une enveloppe suffisamment affranchie pour le retour. En cas de doute sur vos droits, rapprochez-vous d'un avocat ou d'une association d'aide aux familles. Courriers similaires Demander une liberté conditionnelle au juge, Apporter son soutien à un détenu, Obtenir une réduction de peine. NB/ Ce reportage est le fruit d'un long travail d'enquête sur le quotidien des famille de détenus à Varces, effectué au cours de l'année dénonciation de l’état déplorable des prisons a dépassé le stade des discours d’intention. L’Etat est désormais condamné. Comme le 15 juin dernier à Rennes. Mais un pan de l’incarcération demeure invisible. Indicible. Celui des familles de détenus. Plus de 400 000 personnes ont un proche en prison. La maison d’arrêt de Varces, vétuste et tristement célèbre pour le meurtre d’un détenu abattu depuis l’extérieur en 2008, est un exemple symbolique des anciennes prisons. Un univers hostile pour maintenir des liens familiaux. Près de 2400 proches y passent chaque année pour déposer du linge ou leurs rendre devant les portes de la prison de Varces. Le surveillant appelle les familles, non pas par leur nom, mais par celui de la personne détenue qu’ils vont visiter. Sans nom, les parents, frères, enfants et compagnes sont déjà assimilés à leur proche détenu. On est libre sans l’être. Parce qu’il n’a pas de liberté ni de bien-être, je m’interdis d’en avoir » confie Martine en parlant de son fils. Son prénom a été changé, non pas à sa demande, mais à celle des responsables de l’association qui accueille les familles de détenus Arla, à 20 mètres des murs de la prison. Entrer en prison, c’est mettre entre parenthèses son identité pour les détenus, comme pour les parloir ou le partage fugace de la détention Quand Pierre a vu pour la première fois, il y a six mois, son jeune fils entre ces quatre murs, il a cru exploser Je voulais prendre sa place, ou venir avec mon camion pour défoncer la porte ». Révolté par le traitement inhumain » des détenus, il a contenu ses drôles d’idées » mais en parle encore avec une boule dans la gorge. Le choc carcéral » n’est pas réservé qu’aux y a les films, les fantasmes sur la prison. Et puis la réalité des conditions d’enfermement dans une prison construite dans les années 1970 et aujourd’hui délabrée. Une réalité que les familles ne peuvent éviter en se rendant au parloir. La saleté. C’est le premier mot qui vient aux familles pour décrire les dix box de 3m² où elles rencontrent leur proche. Il y a des odeurs d’urine », des crachats », des déchets » et la peinture est écaillée » témoignent plusieurs mères et compagnes de détenus. Une porcherie » lance une mère de prévenu qui dit avoir vu des rats se balader sur les toits à proximité du parloir. Mathilde, collégienne, raconte que ses petits frères et sœurs ne veulent plus venir tellement c’est sale ».Pourtant Patrick Motuelle, Directeur de la maison d’arrêt, assure que les parloirs ont fait l’objet d’une réfection totale il y a deux ans par les détenus eux-mêmes » et de nouvelles opérations l’an dernier par des détenus en formation ». Un détenu est également chargé de nettoyer tous les jours les parloirs . Mais avant le ménage de fin de journée, les familles ont le temps de dégrader les espaces de parloirs, selon le Directeur. Une opinion que partage Martine Noally, présidente du Relais enfant-parent Isère qui accompagne au parloir avec des enfants dont le père est incarcéré Cela ne dérange pas les familles de salir. C’est lié au partie du concept de prison, qui n’est pas là pour être belle et propre ».Outre l’odeur et l’aspect des parloirs, le confinement de la cellule y est reproduit. Enfermé entre deux grilles dans des cabines sans aucune aération, le confort est approximatif. En août 2009 l’expert architecte mandaté par le Tribunal administratif de Grenoble mesurait une température de 31°C, et une humidité supérieure à la normale. Il y a quelles années un réaménagement des parloirs avait été envisagé. Le projet est resté dans les tiroirs. Mais une nouvelle étude est en cours, au niveau de la direction interrégionale des services pénitentiaires, pour réhabiliter entre autres, les parloirs de minutes de liberté surveillée A l’intérieur de la prison, les familles passent plus de temps sans leur proche qu’avec lui. 30 minutes minimum d’attente, de passage un à un sous le détecteur de métaux et encore d’attente. 30 minutes avec le détenu. 30 minutes pour refaire le chemin en sens inverse. Sans compter le temps de trajet. Martine qui vient du Vaucluse mobilise une journée pour son fils. Mais elle a l’autorisation de le voir pendant une heure, une fois par mois. Dans l’autre maison d’arrêt iséroise de Saint-Quentin Fallavier, similaire en capacité d’accueil, les parloirs durent 45 minutes. A Varces, il est matériellement impossible de faire plus », à cause du manque de salles et du choix de réserver les matinées aux mineurs et détenus hospitalisés », justifie le ne doit passer non plus par le parloir. Sauf des dessins et photos de famille. Jusqu’à peu, même les bouteilles d’eau étaient interdites, il fallait en acheter à l’intérieur de la prison. Des clémentines, quelques bonbons, un bout de gâteau passent quand même de temps en temps. Des mini transgressions qui peuvent paraître insignifiantes, mais qui leurs redonnent peut- être un petit gout à la vie » admet Maria, mère d’un condamné. Des actes en apparence anodins mais qui conduisent à des suspensions voire suppression de permis de visite relativement fréquentes » surtout si la personne est de mauvaise foi », selon les mots du des parloirs collés les uns à la suite des autres, où chacun peut entendre la conversation du voisin, l’intimité n’existe pas. Elle est même taboue. Le règlement interdit tout comportement indécent », mais certains couples le brave. Comme Nadine, dont le mari est en détention depuis 12 mois, et qui, dans le jargon carcéral, est enceinte d’un bébé parloir ». Pour arracher ces moments d’intimité il faut savoir être discret », lâche-t-elle. Et avoir repéré les gardiens conciliants qui acceptent de surveiller de loin les famille, un suspect potentiel Selon le Centre de recherche pour l’étude des conditions de vie Crédoc auprès de 227 familles 3, 85% d’entre elles se rendent autant qu’elles le peuvent au parloir. Mais elles doivent patienter plusieurs semaines voire plusieurs mois avant d’en obtenir l’autorisation. En juillet 2009, le compagnon de Julie est condamné à une courte peine. Ils vivaient ensemble mais n’étaient pas mariés. Trois mois plus tard, le Directeur de la prison lui délivre son permis de visite. Parce qu’aux yeux de l’administration, ils ne sont pas suffisamment la police enquête sur le demandeur de permis. Une enquête administrative rapide, qui consiste à vérifier si la personne est connue des services de police, mais qui est loin d’être une priorité, de l’aveu même de Philippe Malbeck, chef d’état major de la police de quand le détenu est encore prévenu donc sous le contrôle du juge d’instruction, la famille peut se trouver sans nouvelle directe de son proche pendant de longues semaines. Bruno Lafay, Chef du Service pénitentiaire d’insertion et de probation Spip observe qu’il peut se passer un mois entre le moment ou le prévenu envoie un courrier et le moment où il est reçu »4 par sa famille. Alors que ce sont les premières semaines de l’incarcération les plus rudes. Le secret de la correspondance n’existe pas. Il passe soit pas le juge d’instruction, soit par l’administration pénitentiaire. Seulement depuis décembre 2009, les détenus ont accès au téléphone. Mais la loi autorise seulement les condamnés à s’en servir. Pas les prévenus, qui attendent leur fois le sésame du permis de visite obtenu, il faudra encore réussir à réserver un parloir. Appeler l’unique surveillant chargé des réservations entre 8h30 et 9h30. D’autant plus que les badges, pour réserver les parloirs à travers une borne magnétique installée à en face de la prison, fonctionnent de manière aléatoire. Mais la solution technique est en marche » affirme Patrick Motuelle, le Directeur de la maison d’arrêt, sans préciser de date. La surpopulation de la prison complique aussi les réservations de parloirs. En moyenne 300 personnes voire 350 à certaines périodes de l’année sont incarcérées dans cet établissement de 233 places. Alors qu’en théorie les maisons d’arrêts ont été conçues pour les personnes en attente de jugement, deux tiers sont des condamnés. Et comme ces derniers n’ont droit qu’à deux visites par semaine, la file d’attente pour les parloirs s’allonge. famille, une assistante sociale bisC’est la première fois que Françoise est confrontée à la prison. Dans le flou carcéral, elle bataille seule », sans l’aide de ses autres enfants et très peu du service social de la maison d’arrêt. J’ai envoyé ma demande de permis de visite à l’adresse de la cellule mon fils », alors qu’il fallait l’adresser au Directeur. L’assistante sociale ne m’avait rien dit », justifie- t-elle. A cinq conseillers d’insertion et de probation pour 300 détenus, ils n’ont pas toujours le temps d’expliquer chaque démarche en détail. A défaut, les familles se renseignent auprès des bénévoles de l’Arla, des personnes géniales et très disponibles ». Si le maintien des liens familiaux » fait partie des missions du Service pénitentiaire d’insertion et de probation SPIP, Bruno Lafay précise que leur travail se situe avant tout auprès des condamnés, sur leurs projets d’aménagement de peines et activités en détention ». Pas le temps donc de recevoir les familles. Seulement de les appeler les premiers jours de l’incarcération de leur le code de procédure pénale, le Spip doit favoriser la réinsertion sociale du détenu ». Mais il ne l’aide pas directement dans ses projets de réinsertion professionnelle future. Le Spip renvoie les détenus par exemple vers l’Association régionale pour l’insertion Arepi, le Pole Emploi et les foyers d’hébergements ». Des organismes qui interviennent une fois que le détenu est sorti ou quand il sait avec certitude qu’il va sortir. L’Arepi suit une trentaine d’ex-détenus de Varces et tient une permanence une fois par mois à la maison d’arrêt. Une permanence qui sert essentiellement les aider dans leurs démarches administratives dossiers Caf et RSA.Beaucoup de familles s’investissent alors dans la recherche active de promesse d’embauche, qui peut peser en faveur d’un aménagement de peine. Comme cette compagne de condamné arrivé à mi- peine, qui toutes les semaines écrit des lettres de motivations, trouve les adresses d’entreprises, appelle la mission locale », alors qu’elle travaille et poursuit des études en même temps. Des efforts redoublés par le sentiment qu’à l’intérieur ils ne font rien pour eux ». Comme tenu du nombre de détenus, les travailleurs sociaux fonctionnent sur un système de demandes d’entretiens. Si le détenu n’est pas demandeur, il y a de fortes chances pour qu’il ne soit pas vu », regrette Bruno détenus nourris, blanchis…par leur famille Logés dans des cellules de 9m², les détenus sont à la charge de leur famille. La prison leur fournit le minimum. La location du frigo et de la télévision leurs coûte 24 euros par mois. Avec seulement quatre machines à laver dans la prison pour 300 détenus, ce sont les familles qui se chargent de la lessive de leur proche. En plus de ce service, 70% des familles envoient plus de 76 euros par mois à leur proche incarcéré en maison d’arrêt Crédoc. En comptant les frais d’avocats et le coût des trajets, les familles dépensent en moyenne 200 euros par mois pour la personne incarcérée. Maria, avec un SMIC et un loyer à 600euros se prive déjà pour l’aider ». Alors l’interdiction d’apporter des CD et DVD déjà utilisés la dépasse. Ils doivent être neufs, dans leur emballage d’origine. A noël, les familles ont le droit d’envoyer un colis. 5kg maximum. Tous les aliments doivent être cuits et les papillotes déballées. Mais rien pour Pâques, la fête des pères. Déjà qu’ils perdent leurs repères, ils perdent en plus le goût ».En l’absence du détenu, certaines familles doivent aussi gérer le logement vacant et ses factures. Le fils de Françoise est entré en décembre dernier à Varces, mais les loyers ont continué d’être débités automatiquement de son compte et il s’est retrouvé interdit bancaire. Françoise a dû rembourser ses frais de banque et arpenter les méandres de l’administration pour obtenir une procuration. Presqu’un mois de démarches et de va-et-vient. Bruno Lafay admet que cet acte relativement simple peut mettre 15 jours, le temps qu’il passe par le Spip, le condamné, le greffe, qu’il soit renvoyé à la banque et enfin retourné à la prison ».L’impossible évasion Toutes les familles ne rendent pas visite à leur proche détenu. Certaines avaient jurées qu’elle ne mettrait pas les pieds dans la prison, que ça lui servirait de leçon ». Mais rapidement elles s’inquiètent, se sentent coupables de le laisser tout seul là-bas ». Une mère et sa fille, assises dans le local de l’Arla, plaisantent on est habituées, tous nos frères sont passés par là ! » mais s’empressent de rajouter nous sommes plus enfermées qu’eux qui sont derrière les barreaux . » Une manière de dire que contrairement aux idées reçues et malgré les obstacles, la rupture des liens familiaux est plus difficile que son maintien. Pour Maria, c’est une question de survie même quand il ne va pas bien, il vient [au parloir]. Je le maintiens en vie ».Une sœur de condamné ne part plus en vacances , pour être là dès qu’il se passe quelque chose. » On est constamment sur le pied de guerre », dit-elle. Le 24 décembre 2009 et le 12 janvier 2010, deux détenus sont décédés dans leur cellule. L’un s’est pendu à son radiateur et l’autre est mort par asphyxie, mais l’origine de l’incendie demeure obscure pour la famille et son avocat. Deux faits qui témoignent de l’insécurité de la maison d’arrêt de Varces et renforcent l’inquiétude des familles. Pierre, qui a quitté son travail en Italie pour se rapprocher de Grenoble, ne vit pas à cause de tout ce qui se passe dans les prisons ». Deux fois son fils n’est pas venu à son rendez-vous de parloir, parce qu’il était en promenade selon le gardien ». La semaine suivante son fils lui explique que le surveillant lui aurait assuré qu’il n’avait pas parloir. Impossible de démêler le vrai du faux, mais cette opacité carcérale n’aide pas à trouver le sommeil. Près d’une personne sur deux, rencontrées par le Crédoc en 2000, éprouve des troubles de la fatigue et de l’ familles en voie de considération Dix ans après le rapport du Sénat sur les prisons françaises, qualifiées d’humiliation pour la République », le pouvoir politique et l’administration pénitentiaire ont reconnu l’importance du maintien des liens familiaux, avec notamment la création d’Unité de Vie Familiales UVF. Il en existe dans 10 établissements, 17 d’ici mi-2012. Sur un total de 203 établissements pénitentiaires. Les UVF ne concernent pas les maisons d’arrêts comme Varces, où les détenus ne sont pas censés rester plus d’un an. Mais c’est grâce à la pression du Conseil de l’Europe et du comité européen pour la prévention de la torture CPT que l’Etat français s’est décidé à autoriser le téléphone dans les maisons d’arrêts. Les décisions de transferts des détenus par l’administration, tiennent également plus compte de l’éloignement de la famille, et surtout peuvent être contestées devant les la loi prévoit toujours que les familles ne doivent être prévenues qu’une fois leur proche transféré…Au risque qu’elles viennent à la prison pour rien et en dépit des recommandations européennes. Les nouvelles prisons des années 2000 se voulaient novatrices en construisant des locaux dédiés aux familles. A la maison d’arrêt de Corbas Lyon, qui a ouvert en mai 2003, la maison des familles est sous surveillance vidéo et contrôlée depuis la prison. Une manière de leur faire une place au sein de la prison. En les assimilant aux les familles ne sont plus complètement ignorées, leur quotidien reste intimement mêlé à la détention de leur proche. Pour Martine tout tourne autour de [son] fils. Constamment avec lui par la pensée, je vis la prison avec lui. » Partager la peine, une forme de résistance sourde et quotidienne à l’enfermement de son proche. Pas au sien. Publié le 11/09/2015 à 1523 , mis à jour à 1527 Un détenu de la maison d’arrêt de Fresnes s’est évadé ce vendredi matin à son arrivée au CHU du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, où il devait passer une visite médicale. Âgé de 17 ans, ce détenu est arrivé à 11 heures au CHU avec une escorte composée de deux fonctionnaires et d’un chauffeur, selon une source policière. Deux complices armés l’attendaient à l’entrée de l’hôpital. Un coup de feu a été entendu, mais aucun blessé n’est à déplorer, selon les premiers éléments de l’enquête. Les deux complices et le prisonnier ont pris la fuite à pied, a indiqué une autre source policière, précisant qu’un important dispositif policier a été déployé. Le jeune évadé purgeait une peine courte pour des vols aggravés », a fait savoir l’administration pénitentiaire. La maison d’arrêt de Fresnes compte au total 1607 places pour 2399 détenus, qui purgent de courtes ou de longues peines dans différents quartiers. En 2014, quatre évasions ont eu lieu lors d'extractions sanitaires de détenus. En 2015, c'est la première fois », a-t-on encore précisé.

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